Le Théâtre Majâz
Le Théâtre Majâz est une compagnie conventionée par la DRAC Ile-de-France
EICHMANN À JÉRUSALEM
OU LES HOMMES NORMAUX NE SAVENT PAS QUE TOUT EST POSSIBLE
Texte : Lauren Houda Hussein
Mise en scène : Ido Shaked
Avec: Lauren Houda Hussein, Sheila Maeda, Caroline Panzera, Mexianou Medenou, Raouf Rais, Arthur Viadieu, Charles Zevaco
Dramaturgie : Yaël Perlmann
Représentations du 8 au 18 décembre
Au Théâtre du Soleil
Avec l'aide de la Ville de Paris et de la Spedidam
La première semaine du jeudi au vendredi à 20h30
La deuxième semaine du mercredi au vendredi à 20h30
Les weekends:
les samedis 11 et 17 décembre à 15h30 et à 20h30
les dimanches 11 et 18 décembre à 15h30
relâche le lundi 12 et le mardi 13 décembre
Création du 9 Mars au 1er avril 2016 au THÉÂTRE GÉRARD PHILIPE - CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL DE SAINT-DENIS.
• Production Théâtre Majâz • Coproduction Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis • ARCADI • Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Île-de-France • Conseil général de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif In Situ
“Il y a quelques années, John Lachs a défini la médiation de l’action (c’est-à-dire le phénomène selon lequel un acte est accompli par quelqu’un d’autre, par une personne intermédiaire qui “se tient entre moi et mon acte, m’empêchant ainsi de le vivre directement”) qu’il considère comme l’un des traits les plus saillants et les plus originaux de la société moderne. Une grande distance sépare les intentions des réalisations concrètes et l’espace intermédiaire est bourré d’une multitude d’actes minuscules et d’acteurs insignifiants. L’“intermédiaire” cache les conséquences de l’action au regard de l’acteur".
Zygmunt Bauman, Modernité et Holocauste
Le procès que le premier ministre israélien David Ben Gourion qualifia comme le “Nuremberg du peuple juif” a eu lieu dans une salle de spectacle “La maison du peuple” à Jérusalem, reconvertie en tribunal pour l’occasion.
Le tribunal comme scène de théâtre nous interpelle.
Comment la mise en scène de ce « procès-spectacle » a permis la construction de la mémoire collective du jeune état d’Israël ? Est-ce que tout tribunal est finalement aussi un théâtre ? Peut-on distinguer le vrai du faux ? La réalité de la fiction?
Comment parler de la Shoah en France aujourd’hui ? Une France où tout se mêle, antisionisme et antisémitisme, juif et israélien, une France en crise. En peur. En rupture avec sa jeunesse enragée. Ce récit que nous racontons n’est-il pas aveuglant ? Trop étroit ? Comment quitter ce chemin connu pour aller vadrouiller dans les pistes sauvages de la barbarie humaine ? Comment parler de la Shoah aujourd’hui sans parler de la Syrie, du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie ? Dans un monde abreuvé d’images et d’informations, des génocides se perpétuent à quatre heures de vol...
Le projet Eichmann est une tentative d’examen par une recherche théâtrale et dramatique du processus de création d’une mémoire collective, de la manipulation des sentiments populaires et de leur exploitation, ainsi qu’un questionnement sur les limites de notre responsabilité. Un spectacle entre fiction et réalité, un espace qui permettra la juxtaposition de différents lieux, de différents temps puis de différents styles de jeu entre la désincarnation et la reconstitution parfaite.
La confrontation de ces différentes scènes crée un panorama où la narration linéaire disparaît au profit d’un réseau de connexions réinventées. Cela offre ainsi une représentation déroutante de la réalité historique et interroge l’acte même de la représenter.