Le Théâtre Majâz est une compagnie conventionée par la DRAC Ile-de-France
Le Théâtre Majâz



14 mai 1948, JAFFA ET LA NAKBA
entretien avec Sami Abou Chehada, historien et militant palestinien de Jaffa.
“Les forces sionistes ont initiées un siège cruel sur la ville de Jaffa en mars 1948.
Les jeunes jaffaouis se sont alors regroupés en comités de résistance populaire pour repousser l’assaut. le 14 mai 1948 Jaffa est vaincue. Le soir même les leaders du mouvement sioniste en
Palestine déclarent l’établissement de l’État d’Israël.
Le massacre qui eut lieu à Deir Yassin le 9 avril 1948 au cours duquel des combattants de l’Irgoun et du Lehi massacrèrent environ 120 civils principalement des femmes et des enfants, a eu des répercussions importantes sur la suite du conflit, notamment en favorisant l’exode palestinien.
Les habitants de Jaffa furent expulsés de chez eux ou fuirent la ville terrorisés par l’idée de subir le même sort. Ils embarquèrent sur des bateaux de fortune, vers les camps de réfugiés de Gaza, et plus loin au Liban.
Sur les 120 000 habitants que comptait Jaffa approximativement 3000 réussirent à rester après qu’elle est été occupée militairement.
Ils furent encerclés et ghettoïsés dans le quartier de Al Ajami, qui a été séparé du reste de la ville, et administré essentiellement comme une prison militaire pendant 2 ans.
Al Ajami a été complètement encerclé par des barbelés qui le clôturaient, à l’extérieur desquels les soldats israéliens patrouillaient avec des chiens de garde.
Les nouveaux résidents juifs de Jaffa le rebaptisèrent “le ghetto”, réminiscence de leur expérience sous le nazisme en Europe.
Le commandement militaire avait tous les pouvoirs : sans permission personne ne pouvait entrer ou sortir du ghetto. Et beaucoup de droits comme l’éducation ou le travail on été niés aux palestiniens.
Les institutions israéliennes ont pris de force les maisons vides déclarant les propriétaires “présents-absents” et donnèrent les maisons à de nouveaux immigrants juifs.
Pour Jaffa la judaïsation de la ville passait par le changement de nom des rues dans le but d’annihiler son passé”.